A l'infirmerie après le match de Quidditch, le 13 Décembre

Mon cher Draco,

J'ai appris de Ron que ta rébellion contre les sujets abordés lors de la réunion des Préfets s'est conclue par trois heures de colles pour non respect des tâches qui incombent à un Préfet, je suis désolé. Mais au moins ta voie a été entendue puisque vous avez, toujours d'après Ron, fini par aborder la question des agressions sur les élèves. J'ai cru comprendre que le résultat de cette manifestation n'est pas fameux, à peine un rappel des règles à épingler au tableau d'affichage des salles communes, mais c'est toujours mieux que rien.

C'est pas que je reluque mes camarades sous la douche mais quand quelqu'un commence à te parler alors qu'il est nu en train de se savonner tu ne peux pas ignorer sa nudité. Après je ne sais pas ce qu'il en ait pour toi mais moi j'ai la fâcheuse tendance à regarder les gens à qui je parle (et je dois bien avouer que les fesses de Dean sont particulièrement musclées...). Je n'ai rien contre les gars un peu narcissique ni contre les blonds par contre les perruques et les dentiers ne me font pas franchement rêver, non...Alors c'est ça ? La raison pour laquelle tu n'as jamais avoué tes sentiments à la personne que tu aimes ? C'est parce que c'est un mec et que tu te retrouves pris entre deux traditions sorcières : ne pas être gay et faire la cours à l'élu de ton cœur ? Dans ce cas comment pourrais-tu un jour être heureux ?

Premièrement tu es un Serpentard donc tu es resté enfermé dans la spirale de la haine des moldus et de la suprématie des Sang-Purs même à l'école. Tu ne pouvais pas choisir de ne pas respecter ton éducation sans avoir peur que tes parents en soient avertie dans la minute. Deuxièmement, tu as également rejoins l'Ordre du Phénix pour protéger la personne que tu aimes, ce qui prouve que tu ne tenais pas tant que ça à ce racisme. Troisièmement, le simple fait de vouloir me sauver (ou en tout cas, ne pas contribuer à ma mort) prouve que tu es quelqu'un de plus héroïque que tu ne sembles le penser. Je ne dis pas que tu es parfait, ni qu'aucun des arguments de Voldemort ne trouve écho en toi, je dis simplement que dans la grande majorité tu es contre si ce n'est l'idée, au moins la manière dont il voulait imposer son avis.

Tu crois vraiment que j'aurais été volontaire pour tous ces cours de soins aux créatures magiques si je n'avais pas voulu t'impressionner ? Tu crois que j'apprécie les Scrout à pétard ? Tu crois que je n'ai jamais eu peur de monter sur un Hippogriffe ? Tu crois que j'aurais répondu aussi souvent à Ombrage si tu n'étais pas dans la pièce ? Tu crois que je serais aussi affecté par les réflexions de Rogue si je ne savais pas que tu étais là pour les entendre ? J'ai plus souvent agit par fierté que par courage, crois-moi.

Je connais cette personne ? Est-ce que c'est l'un de mes amis ? Tu as raison de dire qu'il se trompe, jamais je ne t'aiderai à conquérir quelqu'un d'autre, je ne suis pas masochiste.

Tu m'avais donc reconnu ? Pourquoi n'en avoir jamais parlé ? Et pourquoi être tellement déçu pour une raison aussi stupide ? J'aurais mieux compris si tu te disais à la fois fier et déçu que je te crois l'héritier de Serpentard...

Tu n'es entré dans l'équipe que parce que ton père en avait marre de t'entendre pleurer que j'étais meilleur que toi ? Bientôt tu vas me dire que ton père avait soudoyé Dumbledore pour te faire devenir Préfet parce qu'il en avait marre que tu pleures sur le fait que j'ai participé au Tournois des Trois Sorciers ! Ton père semblait être lucide quand à la contradiction entre le Draco de Poudlard et celui d'avant Poudlard qui était un fan inconditionnel !

Je crois que ce surnom permet à Ron d'extérioriser la frustration que représente mes sentiments pour toi parce qu'à mon avis ça ne doit pas être simple pour lui de moduler avec le fait que son meilleur ami soit attiré par le type qui insulte sa famille trois fois par jours minimum.

J'ai tellement de souvenir au Square Grimmaurd qu'y retourner serait forcément bizarre. Et puis j'aurais toujours l'impression qu'on y vit encore tous sauf que je serais seul et que je me rendrais compte à quel point cette grande maison est vide. J'ai un peu peur de déprimer si je vis là-bas.

Je te charriais ! Je ne sais pas si tu as grossi mais effectivement si c'est le cas ça ne te ferait pas de mal.

Qu'as-tu fait pour donner une idée pareille à Blaise ?

McArthur fait réellement du favoritisme, j'avais volontairement fait un hors-sujet parce que je trouvais étrange d'avoir sans cesse des Optimals et devine quelle note j'ai eu ? Un Optimal ! Il se fout vraiment de la gueule des gens ! Son rôle c'est de nous enseigner la défense contre les forces du mal et de vérifier qu'on a bien assimilé ses enseignements et lui il ne trouve rien de mieux à faire que de surnoter les Gryffondor ?

Non ! J'ai juste blagué en disant que si elle perdait sa serviette les garçons de l'école seraient particulièrement heureux de la croiser ! Et j'ai ajouté qu'on devrait peut-être créer des tours de gardes pour s'assurer de ne pas manquer le moment où ça arriverait...

Gryffondor-Serdaigle, premier match de la saison. Premier match que Ron et moi allions jouer depuis trois ans. J'étais terriblement stressé, incapable d'avaler quoique ce soit au petit-déjeuner, un discours plus dépriment qu'encourageant à mon équipe avant le match. J'appréhendais le jeu des Serdaigles parce que s'ils décidaient de laisser notre équipe gagner les autres maisons s’aligneraient. Finalement le moment de serrer la main du capitaine de l'équipe adverse a sonné et c'était très étrange de serrer la main d'une personne qui ne jouerait pas. En plus je ne savais pas si je devais dire quelque chose à Cho, si je devais m'excuser de ce qui lui est arrivé ou quelque chose du genre. Finalement elle m'a fusillé du regard en me disant que son équipe allait nous massacrer. Ça m'a rassuré. Le coup d'envoie a été donné et le match à commencé. J'ai regardé quelques minutes mon équipe évoluer et j'étais plutôt rassuré de voir que mes poursuiveurs étaient particulièrement en forme et que mes batteurs semblaient bien décidé à faire tomber tous les joueurs de l'équipe adverse de leurs balais. J'ai échangé un regard avec Ron et j'ai vu qu'il était aussi inquiet que moi. Il est toujours très tendu pendant un match mais celui-ci était encore plus important parce qu'il marquait notre retour dans la vraie vie après une parenthèse d'horreur. Ron n'est par parvenu à bloquer les deux premiers tires des Serdaigles et j'étais incapable de quitter le jeu des yeux. Et finalement je t'ai entendu me crier « Qu'est-ce qu'il y a Potter ? Tu ne sais plus comment fonctionne ton balai ou est-ce que tu as besoin de lunettes encore plus imposantes ? ». Je ne sais pas si c'était le but de ta remarque mais ça m'a sorti de ma torpeur et je me suis enfin détaché du jeu pour me concentrer sur le vif d'or. Le soleil n'était pas en notre faveur parce qu'au moindre objet métallique on avait l'impression de voir l'éclat de la balle et il m'a fallu bien dix minutes et huit tours de terrain pour enfin la repéré. Elle était juste là, à quelques centimètres de l'herbe. J'ai foncé en piqué, sans lâcher la balle des yeux et en poussant mon balai au maximum de sa vitesse pour parvenir à attraper le vif d'or et mettre fin à ce que j'imaginais être un massacre pour Gryffondor. Je n'étais plus qu'à quelques mètres de la balle lorsque j'ai tendu le bras et j'ai finalement sentie les petites ailes du vif d'or battre ma paume lorsque je l'ai attrapé. J'étais tellement heureux ! Je reprenais enfin contact avec la réalité et je me rendais compte que l'attrapeur de Serdaigle arrivait à toute vitesse sur moi, sans être vraiment maître de son balai. Et il s'est écrasé sur moi. J'ai senti une douleur atroce dans mon crâne puis lorsque j'ai rouvert les yeux j'étais étendu dans un lit à l'infirmerie et Madame Pomfresh tentait de sauver mon unique neurone à coup de sortilèges et de potions.

J'espère que mon cerveau se remettra de cet impact violent,

Harry

P.S. : Te fout pas de moi, je sais bien que je suis le seul imbécile à offrir des fleurs à un autre gars sans savoir ce que ça veut dire !

P.P.S. : Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi !