Dans les toilettes des filles, à discuter avec Mimi Geignarde, le 20 Octobre
A mon Draco si mignon (après on dit que mes propos sont gay...),
Des sentiments nuls c'est quand je me demande pourquoi je suis encore vivant et ce que je pense pouvoir apporter au monde maintenant que j'ai accomplie ma mission d'éliminer Voldemort mais c'est certainement pas d'apprécier de discuter avec son correspondant obligatoire.
Je suis sûr qu'on aurait des tas de sujets de conversation comme se moquer des gens, faire un débriefing du premier match de Quidditch, râler à propos de la mauvaise nourriture et de la musique qui va trop fort, discuter du Halloween moldu et t'entendre me démontrer pourquoi ils font ça moins bien que nous, essayer de deviner qui couche avec qui...bref, c'est pas les sujets de conversation qui manquent. Par contre, les gens nous regarderaient c'est certain. Du moins au début mais quand ils verraient qu'il n'y a rien d'intéressant qui se passe ils finiraient par profiter de la fête en nous laissant tranquille (sauf si tu es du genre à embrasser tout le monde quand tu bois, mais dans ce cas tu le cherches).
Évidemment que je me lave, pour qui tu me prends ! (Et pas seulement quand je vais dans la salle de bain des préfets contrairement à certains...).
Je n'ai pas l'intention de devenir une icône gay, je disais juste que même si mes propos étaient basés sur une orientation sexuelle autre que l'hétérosexualité je ne vois pas en quoi ça devrait déranger parce que être gay n'a rien d'anormal. C'est tout. Ça ne veux pas dire que je sois gay.
Mais depuis quand tu es amoureux de cette personne au juste ? J'ai une question sans doute stupide et clairement indiscrète : est-ce que tu n'as pas peur d'être déçu, si tu arrives un jour à sortir avec elle ? Parce qu'à force de l'admirer tu te l'imagine forcément d'une certaine manière mais rien ne te garantie qu'elle se comportera comme tu l'espères.
Pour la deuxième fois de cette lettre, c'est tes propos qui font gay (même si je suis surpris de voir à quel point tu as cerné ma personnalité, ça fait limite peur).
Je ne pense pas que qui que ce soit à un avis négatif sur toi à part toi-même (et peut-être quelques imbéciles qui n'auront jamais un poste important alors on s'en fout un peu de leur avis).
C'est quoi exactement ce « stress post-connerie face à Potter » ? Je ne pensais pas que tous nos échanges t'amenaient à te torturer l'esprit, je crois qu'on va devoir arrêter j'ai pas l'intention d'être la cause de ta dépression nerveuse (ou pire).
Ton pote a des idées bizarres, tu es sûr qu'il est né avec un cerveau identique au reste de l'humanité ? Ou alors il a un problème de compréhension des sentiments ? Ou alors il se fout de nous...
C'est pas que tu n'aimes pas attirer l'attention sur toi, c'est plutôt que tu n'aimes pas quand les gens te regardent toi. Je veux dire par là que quand c'est pour se moquer de quelqu'un (moi, Ron, toute personne croisant ton chemin) tu n'as aucun problème avec le fait d'être observé mais dès que ça te concerne toi alors tu deviens totalement timide. Tu as si peur que ça qu'on te remarque pour ce que tu es personnellement ?
Si tu penses au FanClub Officiel et à l'histoire du fétichisme des pieds comme des choses qui me font du mal, tu te trompes complètement. Même Seamus a remarqué que je n'avais pas été aussi heureux depuis notre cinquième année. Et on parle du type qui n'a pas encore compris que Ron et Hermione sont en couple...J'espère que tu ne considères pas que mes réponses à tes annonces publiques sont méchantes.
L'Histoire de la Magie est obligatoire pour quel genre de carrière ? A part historien je ne vois pas. Dans la justice peut-être ?
Tu en sais quelque chose n'est-ce pas ? N'empêche que si tu étais venu me voir et que tu m'avais parlé comme tu le fais au travers de ces lettres, je suis sûr qu'on serait devenu ami depuis bien longtemps ! Et tu n'aurais pas eu besoin de bien t'entendre avec les autres Gryffondor pour ça.
S'il n'y a pas d'entre-deux je choisis d'être nul, parce que les potions c'est chiant.
J'aurais été surpris, c'est sûr, mais je ne t'aurais certainement pas envoyé promener (Bon, peut-être qu'il faudrait qu'on commence par s'habituer à parler ensemble avant de le faire devant témoins, histoire d'être sûr de savoir gérer).
Tu calcules beaucoup trop ce que tu dis ou fait dans la vie, tu passes à côté de l'amitié en faisant ça. Quand tu es ami avec quelqu'un tu n'as pas à réfléchir à comment il prendra telle ou telle phrase parce qu'il le prendra forcément bien (mais je suis flatté que tu me fasses suffisamment confiance pour oser me dire des choses que même tes amis ne savent pas). J'ai l'impression que ton ami, ton véritable, meilleur et préféré ami est Zabini. J'aurais pourtant juré que tu t'entendais mieux avec Nott et Parkinson !
Venant de toi, une remarque sur mes cheveux ne me dérange plus trop parce que tu peux être tellement plus cruel et taper là où ça fait vraiment mal. Et dans le fond, c'est vrai que mes cheveux ne ressemblent à rien (il y a même pas mal de matins où je n'essaye même pas de les coiffer). Je t'ai répondu parce que j'en avais envie mais tu ne peux pas nier que si j'avais simplement passé mon chemin tu serais passé pour un con et pour le coup, tu étais sûr d'être le centre de l'attention de tout le monde pendant un bon moment...Tu penses vraiment que je vais m'amuser à te provoquer en t'insultant sur ton physique ? Tu ne me connais pas aussi bien que tu le prétends parce que s'il y a bien une chose que je déteste c'est bien de faire mal à quelqu'un qui ne me fait rien (et nos querelles ne sont pas des événements douloureux mais une douce distraction). Tu ne m'as pas fait « mal » autrement que physiquement, je sais bien que tu es du genre à réagir au quart de tour dès que tu te sens en position d'infériorité ou que tu es déstabilisé. Je ne suis pas stupide au point de penser que tu voulais réellement lancer ce sort dans le but de me blesser. Je ne suis pas non plus stupide au point de penser que ta réaction est normale et je pense que tu devrais te faire aider pour apprendre à gérer ta colère et ta peur d'attirer l'attention parce qu'effectivement ça pourrait être dangereux (aussi bien pour les autres que pour toi).
Pourquoi ça ne m'étonne pas que les Serpentard aiment me voir me faire ridiculiser par leur directeur de maison ?
Détend-toi,
Harry, qui attend avec impatience les cadeaux que tu vas lui envoyer
P.S. : Comment peut-on insulter quelqu'un sur quelque chose qui ne nous dérange pas ?
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