Dans ma salle commune, le 17 Octobre
Harry,
Heureux d'apprendre que mes efforts n'ont pas été vains. Personne ne doit savoir que je peux être sympa quand je fais l'effort et que je peux même avoir des sentiments...Evidemment que si tu disparaissais demain j'irais à ta recherche, notre correspondance est un devoir OBLIGATOIRE. Oui, ma couverture était blanche parce que même si mes parents étaient alliés à Tu-sais-qui, ils ne voulaient pas que je devienne un psychopathe. On n'ira pas au bal ensemble, Potter. Jette ce maudit pull ! Je t'en offrirais un nouveau si c'est la seule chose qui t'empêche de t'en débarrasser. Je suis un bon prof, que veux-tu ! Je suis un mec Potter, tes propos font trop gay. Qu'est-ce qui te fais croire que mes sentiments ont changé depuis la quatrième année ? Oui j'ai bien expliqué à mon père à quel point j'aimais te voir voler et pourquoi de ce fait je passais plus de temps à te regarder qu'à chercher le vif d'or, d'où mon incapacité à gagner contre toi. Il m'a regardé et m'a mis au lit.
Bon, passons à la partie " raconte-moi ta journée" :
Mon réveille a sonné à 6 heures ce matin. Je l'ai éteint et je me suis rendormis jusqu'à 7 heures, quand le réveil de Blaise a sonné. Je me suis alors précipité dans la salle de bain avant qu'il n'ait le temps d'y aller et je me suis préparé en prenant bien tout mon temps. À 7 heures 30, Blaise, Théo, Pansy et moi étions prêts et nous nous sommes donc décidés à nous rendre dans la Grande Salle pour prendre notre petit déjeuner. J'étais en train de lire mes notes d'enchantement lorsque tu es entré à ton tour. Tu portais cet affreux pull moutarde qui jure totalement avec ton teint et tu n'avais visiblement pas perdu ton temps à te coiffer. Je suis replongé dans mes notes mais après 10 minutes, impossible de me concentrer à cause de ton regard fixé sur moi. J'ai donc levé les yeux et vu ta chouette. Après quelques secondes d'hésitation entre te tuer ou quitter la salle, je me suis décidé à prendre ta stupide lettre et à affronter les regards curieux de toutes les personnes qui ne savaient pas que tu étais mon correspondant. J'ai donc ouvert ta lettre et lu, sous les ricanements de Blaise et les allusions sexuelles de Théo ta merveilleuse lettre. Evidemment il fallait que tu me demandes d'aller au bal avec toi, j'étais tellement gêné que mes amis se sont mis en tête que tu me racontes tes aventures sexuelles ou que l'on s'envoie des lettres pornographiques. Bref, quand j'ai eu fini de lire, tu avais ces petits yeux interrogateurs comme si tu comprenais que la venue de ta chouette m'avait déstabilisé. Je t'ai souris légèrement pour que tu arrêtes de t'inquiéter et j'ai rangé ta lettre avec les autres avant d'approuver Blaise qui assurait que Théo et Pansy étaient des obsédés. J'ai fini mon café, mangé un dernier toast et j'ai suivi les autres pour récupérer mon sac au dortoir. Ce matin, on avait Histoire de la Magie, j'ai donc pris le dernier numéro de Sorcière Hebdo, que je n'avais pas encore eu le temps de lire et on s'est rendu en cours. Je suis à la dernière table juste à côté de la fenêtre, Blaise est à côté de moi alors que Pansy et Théo sont devant. J'ai lu mon magazine pendant que Théo et Pansy faisaient un pendu et que Blaise s’amusait à les déconcentrer en leur envoyant des petits mots. Le quiz Harry Potter de la semaine portait sur ''Pourriez-vous attirer l'attention de l’Élu ?'' et je dois dire que pour une fois c'était pas si mal. J'ai évidemment obtenu un ''Oui mais à quel pris ? Votre comportement attirera l'attention de Harry Potter mais pas de la manière dont vous l'espériez. Avec votre air froid et distant, vous passeriez plus volontiers pour un ennemi à l'instar de Draco Malfoy, son ennemi de toujours''. Le cours a finalement prit fin et je me suis rendu à la bibliothèque afin de peaufiner mon devoir de potion. Je relisais mes notes en gardant un œil sur Théo qui essayait de fouiller mon sac. A force de fréquenter Weasley il a perdu sa discrétion et n'a même pas réussi à poser la main sur la fermeture. Après 2 heures de travail, il était temps d'aller déjeuner. Je suis passé libérer ma vessie aux toilettes du troisième étage avant de reprendre ma route en discutant des stratégies de jeux pour notre premier match. Alors que Pansy suggérait qu'on joue un jeu bien sage qui surprendrait tout le monde tu es entré dans mon champ de vision. Évidement je ne pouvais pas me contenter d'avancer sans rien dire, Blaise voulait te demander si tu voulais bien lui lécher les pieds mais je trouvais ça bien trop écœurant alors j'ai préféré me moquer de tes cheveux. Pas très original mais toujours efficace. Tu as réagit au quart de tour et tu as répliqué en te moquant de mon visage trop pointu, ce qui m'a mis hors de moi au point de te lancer ce stupide maléfice cuisant. A peine avais-je lancé le sort que je le regrettais déjà, parce que tu n'as fait que répondre à une provocation, parce que tu n'as fait que dire la vérité, parce que tu as touché un point sensible et que j'ai réagit comme un idiot. On est donc allé dans la Grande Salle dans un silence de mort, mes amis n'osant pas parler. J'ai fini par leur dire que je savais que j'avais agit comme un imbécile et ils m'ont complètement pourris. Ils avaient raison, bien sûr. J'ai donc mangé sous les reproches de mes amis et les miens, ce n'était pas le meilleur repas de ma vie. Nous nous sommes ensuite rendu en cours de métamorphose où j'ai eu le plaisir de te retrouver avec un visage normal et un regard assassin. Suite à ça je me suis muré dans le silence pour le reste de l'après-midi, à la fois inquiet de t'avoir blessé et énervé de ne pas avoir été capable de me contrôler. J'ai repassé au moins cent fois la scène dans ma tête à chercher ce que j'aurais pu dire ou faire différemment, en me rongeant l'ongle du pouce. Lorsque les cours ont enfin pris fin, j'ai rejoins ma salle commune toujours perdu dans mes pensées. Blaise a essayé de me distraire en me racontant que Flint-Fletcher lui avait demander des conseils en séduction et qu'il lui avait répondu qu'il devrait déjà tenter de ne pas avoir une tête de rat mais ça n'a pas vraiment eu l'effet escompté. Comme ils ont l'habitude de mon stress post-connerie face à Potter, ils ont été me chercher un chocolat chaud et des gâteaux pendant que je me douchais et ont fait en sorte que j'ai la salle commune pour moi pendant tout le dîner. C'est donc seul dans ma salle commune, enroulé dans une couette grise toute douce et posé dans un fauteuil moelleux près du feu que je t'écris cette lettre. Je vais l'arrêter là mais je peux déjà te dire que je vais maintenant finir de manger mes gâteaux, boire mon chocolat et aller me coucher en essayant de dormir et non de ruminer pendant des heures.
En espérant que tu ne m'en veuilles pas trop,
Draco.
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