Dans les gradins, a analyser le jeu des Poufsouffle, le 22 Octobre
Draco,
J'adore comme, au milieu de tes propos rassurants, tu glisses un truc aussi stupide que « on avait besoin d'un nombre pair d'élèves », comme si Voldemort s'était dit qu'il ne pouvait pas me tuer parce qu'un devoir demandait que je sois vivant... Si ça peut te rassurer je n'ai pas l'intention de mourir, lorsque je suis dans une de ces phases de morosités je peux être sûr que Ron va me tomber dessus pour me changer les idées (à croire qu'il a un radar). Et puis, tu as pas tord, j'aime pas perdre et il est hors de question que je laisse gagner les gens qui pensent que je ne sers plus à rien maintenant que Voldemort est mort. Merci quand même d'avoir cherché à me rassurer, ça me fait plaisir de me pas avoir à écrire que je ne veux pas te laisser gagner en mourant. Tu pourrais envoyer promener tout le monde si tu le voulais, il faudrait juste que tu acceptes de faire la une de la Gazette du Sorcier pendant quelques temps et de recevoir un nombre incalculable de lettres de lecteurs plus ou moins heureux de la situation. Soit certain que je te ferais boire. Je veux savoir de qui tu es amoureux depuis si longtemps. Puisque tu ne veux pas aller au bal avec moi j'ai accepté l'invitation de Zabini, il semblait tellement exulter lorsque je lui ai dit oui que j'ai un peu peur de ce qui va m'arriver... J'ai pas eu besoin qu'ils m'en parlent pour me rendre compte que le nouveau préfet de Gryffondor a un sérieux problème de sudation (du moins j'espère que c'est ça et pas une absence prolongée de douche).Une fois, dans la salle commune, j'ai senti une odeur bizarre et j'ai directement accusé les frères de Ron d'avoir inventé un truc dégueux qui allait nous pourrir la vie. J'étais à fond, pas discret et j'insistais sur le fait que l'odeur était atroce (genre cadavre d'animal sur le bord d'une route par 40°C ). J'étais en train de racketter un bout de parchemin à des troisièmes années pour leur écrire et là je me rends compte qu'Hermione me lance un regard pour que je me taise. Je ne comprenais pas donc je continuais genre « mais attends, tu ne vas pas me dire que cette odeur est supportable ? Je suis en train de mourir ! Même le troll des montagnes ne sentait pas autant ! ». Et elle m'a fait un léger signe de tête vers le préfet. Mon monde s'est tellement écroulé, je ne savais plus où me mettre ni quoi dire. Du coup j'ai préféré continuer en prétendant ne pas savoir que c'était lui mais j'ai arrêté de chercher le lieu d'où ''le nouveau produit avait été utilisé''. Je ne sais pas si je dois être admiratif d'un si long amour ou scandalisé de la manière dont tu parles d'elle. Comment peux-tu avoir aussi peu d'estime pour quelqu'un que tu aimes ? Cette fille est si nulle que ça ? Et dans ce cas, qu'est-ce qui t'as poussé à l'aimer ? Les gens qui se permettent d'émettre des jugements sur mes amis n'ont pas droit de parole, surtout qu'en général les gens qui te critiquent le font uniquement parce qu'ils sont jaloux. La semaine dernière Dean disait qu'il ne comprenait pas comment autant de filles pouvaient tourner autour d'un type aussi moche que toi. Ginny a très justement répondu que tu ne devais pas être si laid que ça si tu avais autant de succès. Je pense que si tu ajoutais les petits surnoms mielleux que tu me sers dans tes lettres ton stress post-connerie face à Potter n'aura plus lieu d'être parce que tout le monde comprendra l'ironie de tes propos (mais il y aura quand même une partie de la population qui pensera que tu es gay et que tu me fais des avances). Sinon, il suffit d'établir un code comme par exemple : si tu me tapotes le bras avant de t'éloigner c'est que rien n'était sérieux comme ça tu es rassuré et tu arrêtes de stresser. Quelle est la pire image mentale qu'il t'ait imposé ? Pourquoi est-ce que tes amis se moquent de toi lorsque tu complotes contre moi ? C'est peut-être ridicule mais notre première rencontre fortuite au cours de ta ronde de préfet s'est plutôt bien passé, non ? Je pensais que tu allais m'enlever 50 points, me donner une heure de colle ou que tu m'aurais forcé à faire quelque chose de ridicule en échange de ton silence mais tu as été étrangement gentil (peut-être parce que je t'ai surpris à lire plutôt qu'à surveiller les couloirs?). Bon, par contre il faut qu'on apprenne à se parler parce que cinq minutes à se regarder avant de se décider à se dire bonsoir et à reprendre la route c'est pas top. Oui, je te conseille d'aller voir un psychomage Malfoy. Et non, ils ne trahissent pas le secret professionnel parce que s'ils le faisaient ils perdraient leur travail. Ils ne parleraient que si tu leur révélait que tu avais l'intention de tuer des gens ou de te tuer, ce qui est une bonne chose. Je pense que ça te ferait du bien. J'ai moi-même vu un psychomage pendant quelques temps après la guerre et ça m'a beaucoup aidé parce que je ne voulais pas imposer à mes amis mon mal être. Finalement, quatre séances ont été suffisantes pour m'aider mais j'aurais continué si ça avait été nécessaire. D'ailleurs, ça te prouve bien que le secret médical est respecté (et en plus, les cours avaient repris quand j'y allais et personne n'a remarqué mes absences).
À demain,
Harry
P.S. : Est-ce que ça veut dire que tu ne penses pas vraiment les horreurs que tu me dis ?
P.P.S. : Méfiez-vous des batteurs de Poufsouffle, ils ont l'air mauvais (autant dans le sens agressif que pas doué) |